Collaborateurs et clients

Collaborateurs et clients

Y’a t’il tant que ça une différence entre recruter un collaborateur et « séduire » un client ?
Car si peut-être les grandes entreprises qui ont une marque employeur célèbre peuvent aller « faire leurs courses » sur le marché de l’emploi, ça n’est pas du tout le cas pour les petites structures méconnues qui doivent aller au devant des travailleurs, ou faire avec les rares personnes qui se présentent.
Or trouver des clients paraît alors analogue.
Mais je note alors une forme de paradigme sur l’emploi en relevant cette question qu’on me pose : que voulez-vous que je fasse pour vous ?
Les gens ne sembleraient alors pas être capables de mettre en relation leurs compétences avec le processus métier de l’entreprise, pour voir comment ils pourraient y contribuer. C’est donc qu’il ne doit pas être facile d’avoir ce genre d’idée.
Et que peut-être alors les clients pourraient avoir le même problème, ne pas comprendre pourquoi et comment une entreprise pourra leur servir à quelque chose.
Le fait de savoir comment être utile à une mission, ou comment une mission peut nous être utile, serait-il alors une compétence particulière plus rare qu’on ne le croirait ?

Essayons de raisonner en terme de besoins : les clients ont des besoins que les entreprises pourvoient, et pour ce faire les entreprises ont des besoins que les travailleurs pourvoient. Mais si on prend le cas des soins hospitaliers, le patient-client ne sait pas quel remède soigne son mal, c’est le médecin-travailleur qui le sait, donc sait mieux que son patient de quoi celui-ci a besoin.
Nous pourrions donc nous dire qu’en fonction de la mission de l’entreprise, ici un hôpital qui soigne les gens malades, le travailleur devrait savoir ce qu’il peut faire pour y contribuer. Or le sait-il s’il demande ce qu’il peut faire pour nous ? Ne lui manque-t’il pas alors une compréhension de ce qu’il sait faire, donc un bilan de compétences ?

Pourrait se faire alors un arbitrage et des décisions basées sur les avantages. Avantage à travailler pour une entreprise, avantage pour le client à choisir une solution plutôt qu’une autre. Certes, il est rationnel de choisir le plus avantageux pour nous, mais selon quels critères ? Et avons-nous bien toujours le choix ? N’est-ce pas plutôt l’expert, le travailleur, qui devrait savoir ce qui sera le plus avantageux pour son client, comme un médecin soignant son patient ? Ce qui implique que ce travailleur connaisse bien son client, ce qu’il veut faire, et comment il veut le faire.

La compétence ne se situerait alors plus dans le faire de savoir comment faire pour parvenir à un objectif, mais de savoir plutôt comment servir à nos client une solution qui leur permettra d’atteindre leur objectif. Ce serait là où le com-péto latin prendrait tout son sens. Peto en latin c’est vouloir quelque chose, le réclamer, d’où le mot pétition. Donc le com-peto, réclamer ensemble dirions-nous, reviendrait à comprendre ce que le client réclame (être soigné dans le cas de l’hôpital) et le vouloir avec lui, en étant celui qui lui pourvoira ce qui lui manque (le remède adéquat). Un bilan de com-pétences devenant un inventaire des genres de maux auxquels on sait remédier, pour les clients que nous savons servir.

Ceci se résout-il alors par la communication, l’écoute active, l’empathie, ou par une connaissance expérimentale de la situation de ses clients ? Sans forcément « se mettre à leur place », comprenons-nous clairement ce qu’ils font, et ce qu’ils veulent faire, par la connaissance de leur activité ? C’est à dire que s’il n’y a pas besoin d’avoir vécu la maladie pour savoir soigner, il faut cependant bien connaître la maladie pour comprendre qu’il faut la soigner, et savoir comment on le fait. La compétence devenant la connaissance des moyens techniques à mettre en œuvre pour aboutir à ce que notre client réclame.

De là, par rapport à notre problème initial, le besoin de l’entreprise, celui-ci serait de communiquer clairement de quelle manière elle est compétente pour ses clients, tout en montrant son autorité pour pouvoir le faire. Donc qu’elle comprend bien ce que veulent faire ses clients, et qu’elle sait ce qu’il faut faire pour y parvenir. Ce qui implique qu’il en aille de même pour les candidats souhaitant travailler avec elle (plutôt que « chez elle »), qu’ils sachent comment il faut faire pour que cette entreprise réussisse la mission qu’elle s’est donnée.

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