De la même manière qu’en discutant de la notion de holisme, nous avons distingué les parties du tout, et que les parties peuvent avoir des visions égoïstes, altruistes, ou holistes, il advient que se retrouvent le même genre de considérations entre le petit entrepreneur qui se soucie de rentabilité et profitabilité, tandis que le chef d’une grande entreprise est inquiet de son organisation, de l’agencement de l’ensemble qu’il dirige.
Or dans une époque où certains se demandent si leur travail a bien un sens, il peut arriver de se demander si une entreprise a du sens. Elle peut alors en avoir pour certains, par exemple pour les élus politiques, et pas pour d’autres, par exemple les banques. C’est à dire que ce qui peut faire du sens pour certains, tel que réaliser des profits quoi que l’on fasse, peut ne pas faire sens pour d’autres, qui regardent par exemple la dimension RSE de l’activité.
Car en effet se questionne la notion de responsabilité des entreprises à l’égard de leurs parties prenantes, sous l’angle de leur impact social et environnemental (RSE). Il ne s’agit plus seulement de répondre à des besoins en fournissant un travail de qualité qui soit rentable, il faut également montrer qu’on ne néglige pas son rôle dans la société, sa place dans l’écosystème, les ressources dont on fait usage et la pollution éventuelle que l’on génère. La RSE n’est pas qu’une politique de communication enthousiasmante, cela doit se traduire par des actions et mesures tangibles.
Pour le dirigeant l’alchimie peut donc sembler de plus en plus complexe, et il pourra tendre à vouloir séquentialiser les problématiques, ordonner les importances à solutionner, croire par exemple qu’il faut d’abord être rentable avant de se préoccuper de responsabilité. Cela peut alors être correct tout comme erroné, cela va dépendre des soucis de ses parties prenantes, selon la nature de leurs préoccupations. Qui se ressemble s’assemble dit-on. Mais ces ressemblances sont-elles éternelles ? Ne suffit-il pas que dans une industrie un acteur opte pour la RSE pour que le rejoignent ceux qui partagent cette stratégie d’avenir ?
Il me semble alors, par expérience, que le plus important serait de partager le sens de l’entreprise pour dynamiser la fédération des talents. Quelle que soit votre vision, vous créez un effet de valence, vous attirez certaines personnalités, en éloignez d’autres, et la vraie question est dans ce choix : avec qui désirez-vous vous allier ? Vous ne pourrez plaire à tout le monde. Ces alliés voulus sont-ils alors d’un genre rare ou commun ? En trouverez-vous à proximité de chez vous ?
Car il importe de remarquer que la société se tribalise, comme le prophétisait McLuhan. Des réseaux sociaux continuent à se développer, fédérant des individus autour d’un ou plusieurs leaders, par centres d’intérêts ou forme d’amitié. On ne recrute donc pas seulement que des compétences ou des talents, ou même des soft skills, on recrute aussi des états d’esprit.
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