Qu’est-ce au juste que le commerce ?

L’INSEE nous donne comme définition « Le commerce regroupe les unités statistiques (entreprises, unité légales ou établissements) dont l’activité principale consiste à revendre des marchandises achetées à des tiers, sans les transformer. Cette activité peut comporter accessoirement des activités de production. »

Si comme nous l’avons vu, le travail se définit de son côté comme une activité de transformation au profit d’un usager du produit de notre travail, le commerce est-il un travail ? Car dans ce cas comment devrait-il être rémunéré ? On pourrait ainsi se demander comment le commerçant contribue à la société et à l’économie, et comment son rôle s’intègre dans la division du travail.

Le mode actuel est donc d’accorder une marge entre les produits venant des fournisseurs et le prix vendu aux usager consommateurs. Cette marge doit couvrir les frais de personnel et de locaux, de magasin. On se demandera donc quelle valeur ajoutée représente cette marge. Or, comparé au fait de se fournir directement chez les fabricants, l’intérêt semble pour le client de disposer d’un lieu permettant le choix entre divers produits. Cela lui simplifie une partie de la démarche d’achat.

Le commerçant sera donc un spécialiste de sa clientèle pour savoir ce qu’elle peut chercher, et un acheteur de solutions adaptées aux besoins de cette clientèle, afin qu’il ait une homogénéité dans la gamme qu’il propose, une sorte de « ligne éditoriale ». Car un magazine, de manière abstraite, pourrait se voir comme un magasin vendant des articles de presse. On n’y lirait que ce qui nous intéresse. Le commerçant agrège donc des produits pour en faire une collection harmonieuse.

Une problématique se pose alors pour le travailleur en amont d’avoir cet intermédiaire commercial, qui peut le priver de connaître intimement les usagers de sa production. Et ce commerçant d’avoir un rôle assimilable à un manager pour définir ce que le travailleur doit produire, alors qu’il n’est pas technicien ou ingénieur, ne sait pas comment on produit ce qu’on lui propose de vendre.

Le commerçant facilite la distribution des biens en les rendant accessibles aux consommateurs, jouant ainsi un rôle dans la chaîne économique. La marge qu’il applique couvre non seulement ses propres coûts (personnel, locaux, etc.) mais aussi représente la valeur qu’il ajoute en simplifiant le processus d’achat pour le consommateur.

On peut voir alors dans le modèle Amazon un vaste catalogue de produits vendus par correspondance, dont une partie est stockée par Amazon dans des entrepôts, et l’autre expédiée directement par les fabricants. Amazon fournit ainsi un canal de distribution pratique avec un lieu online unique où on trouve de tout, sorte de gigantesque bazar virtuel. Néanmoins cela soulève aussi des questions sur la concentration du pouvoir économique, les conséquences pour les petits commerçants et la nécessité de maintenir un équilibre entre l’efficacité économique et les principes éthiques.

Nous pourrions donc remarquer que ces commerçants sont comme des nœuds d’approvisionnement entre une myriade de consommateurs et une kyrielle de fabricants, les reliant efficacement. Chaque commerçant ayant un thème sur la gamme des produits proposés à la vente. Les fabricants devront donc rechercher des commerçants dont le thème correspond à leurs produits. Car si la vente directe procure ce lien essentiel entre l’usager et le fabricant, le commerçant apporte au fabricant un potentiel de volume de vente, d’exposition de ses produits.

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