J’ai découvert en Nouvelle-Zélande qu’en anglais le mot « partenaire » s’applique aussi aux couples non-mariés. J’ai trouvé très intéressant de considérer la personne avec qui on a choisi de vivre conjointement comme un ou une ‘partenaire’. Car dans le partenariat chacun détient une part de l’entreprise commune, apporte sa part aux travaux, et partage avec les autres les bénéfices que l’on peut tirer dans cette association. J’ai donc eu envie de l’étendre aux activités économiques que sont les entreprises, à une époque où on se plaint beaucoup d’un faible engagement des salariés.
Donc au lieu de chercher (désespérément) à s’insérer dans une organisation hiérarchique dans laquelle on occupera une fonction en manque de ressource humaine, ou de se lancer en solitaire dans l’établissement d’une activité commerciale, pourquoi ne pas tenter plutôt de se mettre à travailler, produire quelque chose, de le faire savoir, et d’observer non pas qui veut vous acheter ce que vous réalisez, ou vous vendre ce dont vous semblez manquer, mais plutôt ceux à qui vous donnez envie de contribuer à l’œuvre que vous êtes en train de construire ?
Car un aspect crucial dans l’emploi est d’établir si votre caractère vous porte à travailler en solitaire ou en équipe, et avec quelle taille d’équipe. Puis de savoir si les membres de cette équipe sont redondants, se ressemblent, ou sont complémentaires. Je pense que cela tient à la complexité de l’œuvre, et à sa taille. Les gros ouvrages ont besoin de forces similaires, quand les petits se contentent d’un seul ouvrier, par rapport au délai nécessaire à la réalisation. Puis la question se pose que cet ouvrier soit, tel un couteau suisse, capable de plusieurs métiers, ou restreint à un panel qui ouvre le champ à des partenaires potentiels.
L’idée directrice me semble donc d’avoir au départ un projet, de vouloir réaliser une œuvre, et que puisse venir s’y greffer des gens qui ont un projet analogue sans qu’il soit concurrent. Il convient alors qu’il y ait engagement mutuel, collaboration, et partage des responsabilités. Un avantage est dans le soutien réciproque de la motivation, et la capacité d’engager des travaux plus importants qu’on ne pourrait le faire soi-même. On y voit donc se dessiner le principe d’un écosystème, d’une symbiose, c’est à dire, littéralement, d’une « vie ensemble » (sym-bios).
La question se pose donc de savoir si on choisit les membres de l’équipe, ou si ce serait davantage chacun des membres qui choisit les autres, donc choisit l’équipe à laquelle il veut se lier. Qui doit recruter qui au final ? Or il m’a été étonnant de remarquer des réactions immédiates de rejet de certaines équipes avec qui j’avais envie de me lier, sans bénéficier d’explication pour comprendre ce qui ne leur convenait pas chez moi. Ce manque de justification étant un handicap essentiel dans mes choix de développement personnel, de mes efforts d’adaptation, d’amélioration.
J’en viens donc à croire que le cœur de la problématique se nicherait dans le point de vue, le paradigme avec lequel on considère la société, l’économie, ce qu’on peut y apporter et en prendre. L’accord, l’harmonie, se logerait dans l’opinion qu’on a (et qui peut changer dans le temps) dans une communion de dynamique input-output. On ne nous regarderait pas que sous l’angle de l’échange que nous pouvons réaliser, mais aussi avec quel état d’esprit nous le ferons, pour établir si nous sommes d’accord pour nous associer. Nos idées sont donc aussi importantes que nos compétences et notre comportement.
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