Philosophie Magazine parle ce mois-ci des « bons » et des « méchants », plutôt que parler des « bénéfiques » et des « nuisibles ». Or chacun d’eux a droit à son existence, ne sont que des gens ayant des conceptions du bien et du mal qui diffèrent. Ainsi, croyant faire le bien, ou simplement jouer, on peut être méchant sans le réaliser. Je crois alors davantage en la problématique de la toxicité, de ce qui peut nous rendre malade, sans que cela rende malade tout le monde. Mais on sait aussi que les substances toxiques peuvent agir comme stimulants, selon les doses administrées. Nous pouvons donc très bien être stimulants pour certains, à petites doses, voire enivrants, puis devenir toxiques à forte dose.
C’est plus cette apparente croyance en l’innocuité de l’homme qui m’étonne, tout en voyant son attitude à vouloir détruire ce qui lui est toxique, alors qu’il peut s’agir d’un être qui participe de l’équilibre d’un écosystème. Et que si cet être est toxique à l’homme, c’est peut-être pour préserver un certain environnement de la présence humaine. Donc c’est cette « vieille rengaine » qui revient, cette croyance que « l’homme devrait être comme maître et possesseur de la nature ». Il fait surtout l’effet d’être un mauvais maitre en agissant en tyran, en despote.
La problématique me paraît donc plus être dans le sens de la responsabilité, ce qui implique une conscience éclairée de ce qu’on fait, et que cela soit fait avec logique, rationalité. C’est là où est la difficulté car on n’est pas forcément stimulant ou toxique volontairement, par des actions voulues, mais aussi simplement par notre nature, notre caractère. Notre responsabilité va donc être de déceler chez les autres, et qui en particulier, nous semblons être bénéfiques ou nuisant à leur bien-être. Au lieu que nous soyons tous « des loups les uns pour les autres », la civilisation et la société devrait nous motiver à être amis les uns avec les autres, être charitables les uns envers les autres.
Il semble que si on se rend compte que les gens tombent malade, du fait qu’en général ils le signalent volontiers, on ne se pose jamais la question de savoir si nous serions la cause de leur maladie. Et que quand bien même nous l’admettrions, nous ne saurions pas forcément quoi faire pour y remédier. Il est visible qu’on soigne les malades, et qu’on ne soigne pas les gens toxiques, voire qu’on refuse de les soigner. Tout le monde se défausse de ses torts du fait qu’existe un corps médical qui « rafistole » ces dégâts, et qu’il n’existe pas de délit de toxicité.
En définitive, cette réflexion appelle à une révolution dans notre approche collective envers la toxicité. La responsabilité individuelle doit être au cœur de notre engagement envers une société où la bienveillance et la charité prévalent sur la confrontation. Il est temps de repenser nos systèmes, d’instaurer des mécanismes de prévention et de traiter la toxicité comme une maladie sociale nécessitant une guérison collective. La véritable maîtrise de la nature réside peut-être dans la reconnaissance de notre responsabilité envers elle et envers nous-mêmes.
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