L’autorité

On a l’habitude de voir l’autorité s’exercer dans quatre contexte : dans les entreprises et dans les rapports avec les forces de l’ordre, ou encore à l’école avec les enseignants, mais aussi à la maison entre les parents et les enfants.

Beaucoup de gens confondent alors l’autorité avec l’autoritarisme, que ce serait le principe de donner des ordres et qu’on y obéisse. C’est certes pas totalement faux mais il faut nuancer en comprenant bien le sens original des mots.

Les mots autorité et auteur ont la même racine latine qui est le verbe augeō qui signifie augmenter, faire croître, aider à se développer.
Cela traduit le grec ἀρχή (arkhi) qui signifie ce qui est au commencement, donc un principe, un début, donc le pouvoir, le commandement, une magistrature.
Un arbre qui naît d’une graine peut donc se voir comme une manifestation végétale de l’autorité.
Cette graine a commandé l’existence de cet arbre qui a poussé. Elle n’a pas eu besoin de le houspiller.

Il ne peut donc y avoir d’autorité sans une idée de croissance et de principe, voire de règles, et il n’y a pas besoin de fermeté ou de violence lorsque les motifs de cette autorité sont bien compris.

Commander les gens n’est pas leur aboyer dessus, c’est les amener à exécuter de bon gré ce qu’on souhaite qu’ils fassent. Lorsqu’un client passe une commande il n’a pas besoin de crier.

Le problème éventuel, obstacle potentiel, étant que les gens aient une opinion adverse de ce qu’il faut faire. Car là ça peut débattre, discuter, se chamailler, tergiverser.

Celui qui commande en disant « fais ceci » est donc une mauvaise autorité qui ne sait pas comment on se fait obéir, ou qui n’a pas le temps de discuter parce qu’il y a une urgence, ou un manque de temps pour le faire.

Il est par exemple bien plus efficace de dire « j’ai pensé à quelque chose et j’aurais aimé votre avis » lorsqu’il va de soi que l’interlocuteur saura comprendre qu’il doit le faire, ou qu’il faut trouver quelqu’un d’autre pour diverses raisons.

Le principe du lien de subordination dans le salariat fait qu’on ne peut pas en théorie refuser un ordre. Sub-ordonné c’est être sous les ordres de quelqu’un d’autre.

L’autoritarisme se manifeste par une dominance excessive, une amplification de l’autorité élevée au rang de principe suprême.
Tandis que comme on le voit, c’est en réalité le résultat d’une communication efficace, qui vise à faire croître quelque chose, en particulier celui ou celle qui obéit aux directives.
C’est pour cela que l’autorité s’exerce mieux dans un mécanisme de dialogue aidant à comprendre ce que l’on veut faire, pourquoi c’est un bon projet, et qu’il faut aussi savoir résoudre les conflits qui en découlent.

Par contre une réelle problématique est lorsque l’autorité se trompe dans ce qu’il faut faire et n’admet pas d’être contredite, qu’on s’oppose à elle.
C’est alors au commandé d’être diplomate et d’avoir les bons arguments pour contre-commander, ou aller chercher une autorité supérieure.
Ce qui fait donc une sorte de compétition dans l’autorité, à qui sera le plus sagace, et bon communiquant, bon négociateur, saura écouter l’autre pour le comprendre.

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